De violents combats faisaient rage samedi à l'entrée de Benghazi, bastion rebelle dans l'Est libyen, le leader Mouammar Kadhafi défiant jusqu'au bout la communauté internationale qui a mis en place la zone d'exclusion aérienne avec un survol d'avions français.
Au terme d'une réunion internationale avec de hauts responsables à Paris, le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que les avions Rafale survolaient la Libye pour empêcher des "attaques aériennes" des forces de M. Kadhafi sur Benghazi, et qu'ils étaient "prêts à intervenir contre des blindés".
Mais il a aussi laissé une chance au numéro un libyen contesté de toutes parts, appelant M. Kadhafi à respecter "sans délai et sans réserve" la résolution de l'ONU pour "éviter le pire" et affirmant que "la porte de la diplomatie" se rouvrirait dès l'arrêt de la répression.Au terme d'une réunion internationale avec de hauts responsables à Paris, le président français Nicolas Sarkozy a affirmé que les avions Rafale survolaient la Libye pour empêcher des "attaques aériennes" des forces de M. Kadhafi sur Benghazi, et qu'ils étaient "prêts à intervenir contre des blindés".
La résolution de l'ONU, adoptée jeudi soir, ouvre la voie à des frappes aériennes contre les troupes régulières pour les contraindre à cesser la répression qui a fait des centaines de morts et poussé 300.000 personnes à fuir le pays depuis le début de la révolte le 15 février.
Selon une source militaire française, les avions de chasse devaient survoler "l'ensemble du territoire libyen" pour des missions de reconnaissance tout l'après-midi.
Pour le Premier ministre britannique, David Cameron, le temps est venu de "passer à l'action". "Nous devons mettre en oeuvre la volonté de l'ONU et nous ne pouvons pas permettre que le massacre des civils se poursuive", a-t-il insisté.
M. Kadhafi, qui a juré de mater la révolte et a jusqu'à présent rejeté les appels à quitter le pouvoir après plus de quatre décennies de règne, a prévenu Paris, Londres et l'ONU qu'ils "regretteraient" toute ingérence dans les affaires de son pays.
"Tout le peuple libyen est avec moi et ils sont prêts à mourir pour moi, les hommes, les femmes et les enfants", a-t-il dit, cité par les médias officiels.
Alors que rebelles et gouvernement s'accusent mutuellement d'avoir violé le cessez-le-feu annoncé vendredi par le régime, des bombardements intensifs entamés dès l'aube au sud-ouest de Benghazi ont poussé des milliers de personnes à fuir la ville.
Un avion militaire des rebelles a ensuite été abattu par les pro-Kadhafi, a reconnu l'oppposition. L'appareil, qui survolait Benghazi, est tout à coup apparu dans le ciel, l'arrière droit en feu. Le pilote a réussi à s'éjecter et l'appareil s'est écrasé sur une zone d'habitation, provoquant une explosion suivie d'une grosse fumée noire.
Dans l'après-midi, les loyalistes continuaient de tirer à l'arme lourde contre des quartiers résidentiels tout proches de Benghazi, selon des témoins contactés par l'AFP. "Ils ont l'ordre de tirer indistinctement. Ce qui se passe est un massacre", a affirmé l'un d'eux.
Selon des sources rebelles, l'artillerie et les chars ont tiré contre les quartiers ouest, et certains des obus ont touché le centre de la ville. Les forces de Kadhafi tiraient depuis des véhicules et lançaient des grenades.
Le régime, qui a demandé à l'ONU d'envoyer des observateurs dans son pays, a accusé les rebelles d'attaquer ses unités stationnées à l'ouest de Benghazi en utilisant "des hélicoptères et un avion de chasse en violation flagrante de la zone d'exclusion aérienne imposée par le Conseil de sécurité" de l'ONU.
Redoutant le pire, des milliers de personnes ont fui par familles entières. Des dizaines de véhicules lourdement chargés, voitures, minibus, camions, ont pris la direction du nord-est.
De longues files d'attente se sont formées devant les stations service et les boulangeries. Mais plus loin le long de la route, les passagers de ce début d'exode ont pu bénéficier de la solidarité des habitants, qui offraient de l'eau, de l'essence, de la nourriture, un hébergement...
Dans l'ouest du pays, les loyalistes avançaient avec des chars vers Zenten, à 145 km au sud-ouest de Tripoli, pilonnant les abords de cette ville rebelle et poussant ses habitants à la fuite, selon un témoin.
Les rebelles ont aussi annoncé avoir repoussé, au prix de 27 morts dans leurs rangs, une offensive des forces gouvernementales vendredi à Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli. Samedi, la ville était calme.
Avant l'annonce de M. Sarkozy, l'ambassadeur de France à l'ONU, Gérard Araud, avait affirmé qu'une intervention militaire internationale en Libye pourrait avoir lieu "dans les heures" après la réunion à Paris.
Vendredi soir, le président américain Barack Obama a menacé Tripoli d'une opération militaire si les attaques contre les civils se poursuivaient. Le secrétaire générale de l'ONU, Ban Ki-moon, a estimé que Mouammar Kadhafi avait "perdu toute légitimité" et devait abandonner le pouvoir.
L'ancien ministre de l'Intérieur, le général Abdel Fattah Younès, qui avait fait défection pour prendre en charge le commandement militaire de l'insurrection, a démenti des informations de la télévision libyenne selon lesquelles il avait été rétabli dans ses fonctions.
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