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Aïcha Mokhtari n’a pas été autorisée à venir se soigner en France.
Il y a un an, le 15 août 2009, Aïcha Mokhtari, 52 ans, décédait d’un cancer, à Oujda au Maroc. Aujourd’hui, son frère, Abdelaziz Mokhtari, s’insurge contre les autorités françaises. Il les tient pour responsables de la mort de sa sœur. Ce sera au tribunal administratif de trancher.
Retour sur les faits : en mars 2008, Aïcha Mokhtari souffre d’une tumeur très rare au genou gauche, un ostéosarcome avec métastases pulmonaires. Elle a déjà subi un an de soins intensifs, 2 opérations, de la chimiothérapie, et est informée qu’elle ne peut pas être soignée dans les hôpitaux de sa région. Elle et son frère, de nationalité française, décident alors de se tourner vers la France pour recevoir les soins appropriés : une demande de visa pour soins médicaux est adressée au consulat de Fès le 25 mars 2008.
Quelques jours plus tard, la réponse est sans appel : c’est un refus. Il manquerait des documents à la demande d’Aïcha Mokhtari, concernant les modalités de prise en charge financière de la patiente.
Un dossier complet disparu
Pourtant, selon Abdelaziz Mokhtari, le dossier était bel et bien complet : certificat médical du médecin traitant au Maroc (homologué par le Ministère de la santé marocain) précisant la nature des soins et mentionnant qu’ils ne peuvent être effectués au Maroc, rendez-vous pris au 18 avril 2008 à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif en France et devis prévisionnel des frais, attestation d’accueil au domicile de son frère à Vaureal, dans le 95, et enfin attestation de l’assurance ISAAF Mondial Assistance, couvrant jusqu’à 30.000 € Aïcha Mokhtari sur tous les territoires de l’espace Schengen concernant les frais médicaux, le transport médical et le rapatriement au Maroc : tout aurait donc été là, dont les garanties financières.
Interloqués, les Mokhtari sollicitent alors directement plusieurs ministres, dont le ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux. La réponse de son chef de Cabinet est troublante : Aïcha Mokhtari n’aurait adressé aucune demande de visa depuis un refus en date du 10 avril 2007. Or Aïcha Mokhtari n’a pas fait de demande à cette date. Après recherches, il y aurait eu confusion avec une homonyme algérienne d’Oran qui, elle, avait fait une telle demande à l’époque.
Bataille administrative
Avec le soutien de la sénatrice française Alima Boumédiene-Thiery s’en suivra une bataille administrative interminable avec la France, qui affirmerait que le Maroc dispose de structures médicales adaptées à l’état de santé de la malade. La commission de recours contre les refus de visa de rentrée en France est saisie, et refusera à son tour en mai 2009, 10 mois après sa saisine. Une expertise avait pourtant été menée en mars 2009 par la justice marocaine, et le jugement du médecin assermenté était clair : « Mme Mokhtari Aïcha présente actuellement des douleurs continues au genou [...] et son état nécessite une prise en charge par l’étranger ».
Aujourd’hui, alors que sa sœur est décédée trois mois après le refus de la commission de recours, Abdelaziz Mokhtari refuse d’abandonner son combat et souhaite que la France reconnaisse ses erreurs. Représenté par Maître Bourdon, il a saisi le tribunal administratif et attend des excuses.
Contacté, l’affaire étant en cours, le ministère de l’immigration ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet..
Jean-François LAURENT
Il y a un an, le 15 août 2009, Aïcha Mokhtari, 52 ans, décédait d’un cancer, à Oujda au Maroc. Aujourd’hui, son frère, Abdelaziz Mokhtari, s’insurge contre les autorités françaises. Il les tient pour responsables de la mort de sa sœur. Ce sera au tribunal administratif de trancher.
Retour sur les faits : en mars 2008, Aïcha Mokhtari souffre d’une tumeur très rare au genou gauche, un ostéosarcome avec métastases pulmonaires. Elle a déjà subi un an de soins intensifs, 2 opérations, de la chimiothérapie, et est informée qu’elle ne peut pas être soignée dans les hôpitaux de sa région. Elle et son frère, de nationalité française, décident alors de se tourner vers la France pour recevoir les soins appropriés : une demande de visa pour soins médicaux est adressée au consulat de Fès le 25 mars 2008.
Quelques jours plus tard, la réponse est sans appel : c’est un refus. Il manquerait des documents à la demande d’Aïcha Mokhtari, concernant les modalités de prise en charge financière de la patiente.
Un dossier complet disparu
Pourtant, selon Abdelaziz Mokhtari, le dossier était bel et bien complet : certificat médical du médecin traitant au Maroc (homologué par le Ministère de la santé marocain) précisant la nature des soins et mentionnant qu’ils ne peuvent être effectués au Maroc, rendez-vous pris au 18 avril 2008 à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif en France et devis prévisionnel des frais, attestation d’accueil au domicile de son frère à Vaureal, dans le 95, et enfin attestation de l’assurance ISAAF Mondial Assistance, couvrant jusqu’à 30.000 € Aïcha Mokhtari sur tous les territoires de l’espace Schengen concernant les frais médicaux, le transport médical et le rapatriement au Maroc : tout aurait donc été là, dont les garanties financières.
Interloqués, les Mokhtari sollicitent alors directement plusieurs ministres, dont le ministre de l’Immigration, Brice Hortefeux. La réponse de son chef de Cabinet est troublante : Aïcha Mokhtari n’aurait adressé aucune demande de visa depuis un refus en date du 10 avril 2007. Or Aïcha Mokhtari n’a pas fait de demande à cette date. Après recherches, il y aurait eu confusion avec une homonyme algérienne d’Oran qui, elle, avait fait une telle demande à l’époque.
Bataille administrative
Avec le soutien de la sénatrice française Alima Boumédiene-Thiery s’en suivra une bataille administrative interminable avec la France, qui affirmerait que le Maroc dispose de structures médicales adaptées à l’état de santé de la malade. La commission de recours contre les refus de visa de rentrée en France est saisie, et refusera à son tour en mai 2009, 10 mois après sa saisine. Une expertise avait pourtant été menée en mars 2009 par la justice marocaine, et le jugement du médecin assermenté était clair : « Mme Mokhtari Aïcha présente actuellement des douleurs continues au genou [...] et son état nécessite une prise en charge par l’étranger ».
Aujourd’hui, alors que sa sœur est décédée trois mois après le refus de la commission de recours, Abdelaziz Mokhtari refuse d’abandonner son combat et souhaite que la France reconnaisse ses erreurs. Représenté par Maître Bourdon, il a saisi le tribunal administratif et attend des excuses.
Contacté, l’affaire étant en cours, le ministère de l’immigration ne souhaite pas s’exprimer sur le sujet..
Jean-François LAURENT
Est republicain
le 14/08/2010 02:01
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